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ROUGE "S’armer contre l’écran"



ROUGE nº 2129 - septembre 2005

Televisión

S’armer contre l’écran

Le programme Tir nourri sur la télé est sorti en salles le 21 septembre. Il apporte du grain à moudre à la réflexion sur le pouvoir des grandes chaînes marchandes. La télé pollue. Et nous sommes déjà bien mal en point. C’est en partant de ce constat que Co-errances1 et Zalea TV2 ont décidé de sortir en salles le programme TNT. Rien à voir avec la télévision numérique terrestre. Quoique. Ce sigle à l’ambition destructrice signifie Tir nourri sur la télé. Sous ce nom, trois films. Une nouveauté qui annonce la couleur, Désen-tubages cathodiques. Et deux reprises de Pierre Carles, datant respectivement de 1998 et de 2002, Pas vu pas pris et Enfin pris ?. Autant de films qui invitent à une réflexion sur le pouvoir de la télévision et sur la relation entre médias et pouvoirs. Désentubages cathodiques est un film collectif produit par Zalea TV. Il rassemble cinq reportages. Quatre démontent la façon dont l’information est traitée par les grandes chaînes marchandes, télé publique comprise. Le dernier se penche sur une pratique particulière du désentubage. Le tout est encadré par un morphing dans lequel se mélangent les visages de Patrick Poivre d’Arvor, David Pujadas, Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin. Béni-oui-oui Le reportage sur la façon dont les médias, presse et radios comprises, ont traité le référendum sur la Constitution européenne est particulièrement intéressant. Dans « Bas les masques au bal des oui-oui », Henri Maler, l’un des animateurs d’Acrimed3, est invité à décrypter des extraits de la campagne médiatique pour le « oui », qui a eu cours avant et après le 29 mai. Une version rigoureuse de ce qu’il était alors impossible de ne pas remarquer. « Prise d’otages sur/par TF1 » décortique le journal télévisé de 13 heures du 3 septembre 2004. Le montage présente des séquences du JT de Jean-Pierre Pernaud sur l’assaut des forces spéciales russes dans l’école de Beslan, en Ossétie du Nord, puis sur la prétendue prochaine libération de Christian Chesnot et Georges Malbrunot. Par des écrits, les réalisateurs soulignent les contradictions dans les propos des journalistes, les lieux où ils se trouvent, leurs sources. Au total, pendant trois quarts d’heure, ce JT présente des informations fausses, sous couvert du conditionnel. Les exigences du direct... « Signal d’alarme » revient sur ce que les médias et les gouvernants ont qualifié, pendant quatre jours, d’« affaire du RER D », avant de se rendre compte que cette « affaire » n’avait jamais eu lieu. Une jeune femme avait raconté avoir été victime d’une agression antisémite, puis était revenue sur ses propos. Entre-temps, les médias s’en étaient donnés à cœur joie, relatant une agression par des Maghrébins, fustigeant le manque de réaction des voyageurs, alimentant la paranoïa sécuritaire, alors même qu’il n’y avait aucun témoin. Plus tard, la mythomane expliquera comment les médias ont inspiré son histoire. Dans « Chirac le menteur », le cinéaste Pierre Merejkowski se joint à l’un des réalisateurs, Michel Fiszbin, pour décortiquer une émission. Jacques Chirac a demandé à PPDA de l’inviter à parler de « l’affaire Jean-Claude Méry ». Avant sa mort, le présumé financier occulte du RPR avait enregistré ses confessions sur une cassette vidéo dans laquelle il mettait le président en cause. Lapsus et mensonges de la grande communication. Télévision marchande Pierre Carles se penche, lui aussi, sur les relations entre journalistes et personnages politiques dans Pas vu pas pris. Il prend les images d’une conversation, datant de 1994, entre le directeur des programmes de TF1 de l’époque, Etienne Mougeotte, et le ministre de la Défense, François Léotard. L’existence de cet enregistrement avait été révélée par le Canard enchaîné, mais aucune chaîne de télé n’en avait parlé. Il décide donc de faire un reportage pour Canal+, dont le principe est de recueillir les réactions de divers présentateurs du petit écran. Mais son attitude ne va pas plaire, et Canal refusera de diffuser son reportage. Parfois un peu long, ce documentaire n’en est pas moins révélateur. Avec Enfin pris ?, il se questionne sur la capacité de la télé à ingérer tous ceux qui l’approchent. Pour illustrer son propos, il suit le parcours de Daniel Schneidermann, de sa posture de contestataire de ce média à sa position d’animateur d’« Arrêt sur image » . Il étaye son propos d’extraits de discours et d’interviews de Pierre Bourdieu, Noam Chomsky et Serge Halimi. En fin de compte, il s’interroge sur sa propre place : peut-on être à la fois à côté et dedans ? Charlotte Daix 1. Co-errances est une coopérative de diffusion qui regroupe des éditeurs de livres et des producteurs de films. Son principal objectif est d’inscrire la diffusion des œuvres dans la durée. Voir Rouge du 29 juillet 2004. Site : . 2. Zalea TV se présente comme une télé libre nationale, citoyenne, indépendante et non marchande. Cela fait deux fois que le CSA rejette sa candidature à la TNT nationale. Site : . 3. Acrimed, Action critique des médias, est un observatoire des médias né du mouvement social de 1995. Site : .


Auteur(s) : Presse