INTRODUCTION
"Tant
qu'ils sentent que le pouvoir est là"
par Jean-Marie Rouart de l'Académie française
La littérature
est bonne fille. Elle n'a jamais été très regardante
sur la profession de ceux qui la courtisent. Elle accepte des soupirants
venus des horizons les plus variés : des ambassadeurs comme
Claudel mais aussi des boxeurs comme Arthur Crowan, des médecins
comme Céline, des malfaiteurs comme Genet, un directeur des postes
comme Trollope. On trouve aussi un pilleur de temple (Malraux), un aviateur
(Saint-Exupéry), un colonel (Lawrence), des hommes politiques (de
Gaulle), des agents secrets (Graham Greene), un employé de banque
(Giono). On relève aussi parmi eux beaucoup d'individus aux professions
indéfinissables, chercheur d'or, pilleur d'épaves, trafiquant
d'esclaves. En réalité, aucun métier, même
le moins honorable, ne disqualifie d'avance ceux qui veulent tenter. Une
seule profession était mal représentée : les
grands patrons, les tycoons, ces dieux de l'Olympe boursier, créatures
mythiques qui, comme les Parques, tissent notre destin, décident
de l'emploi, du chômage, de la prospérité, font et
défont les carrières, arbitrent les ambitions, régissent
tous les domaines à l'exception peut-être de celui du coeur.
Ces monstres sacrés regardaient la littérature de loin :
ils se contentaient d'humer l'encens qui les écrivains brûlaient
à leurs pieds. Gatsby fascinait Scott Fitzgerald comme Louis Renault
impressionnait Drieu La Rochelle, tandis que Bernanos voyait dans le parfumeur
Coty le prototype de l'homme d'action. Lointains, hiératiques,
secrets, ces grands patrons s'entouraient de mystère, de silence
comme les poissons des fonds sous-marins. Les voici qui aujourd'hui remontent
à la surface et surgissent en plaine lumière dans l'éclat
des projecteurs de la télévision, non plus le Wall Street
Journal sous le bras mais un livre à la main : un livre qu'ils
ont écrit (clause de style), qu'en tout cas ils ont conçu
ardemment et dont ils font la promotion avec un talent qui laisse pantois
tous les professionnels. Les voici chez Pivot en attendant de voler la
place à de pauvres plumitifs dans la sélection des best-sellers
et, qui sait, leur damer le pion un jour au Goncourt ou à l'Académie.
Les
grands patrons n'ont pas concocté ces livres par hasard. Ce sont
des gens qui n'ont pas l'habitude d'abandonner beaucoup de choses à
ce hasard qui décide de nos pauvres vies ; "Moi qui ne
suis que mes hasards", écrivait Paul Valéry qu'ils
ont certainement lu, plus sans doute que ce pauvre Vigny qui tirait le
diable par la queue mais qui a écrit une phrase qui éclaire
leur cheminement : "Les princes font des livres à présent
tant ils sentent que le pouvoir est là." Si un Jean-Marie
Messier, un François Michelin, un Bernard Arnault, suivant la voie
ouverte par Bill Gates et par Jacques Welch, le PDG de General Electric,
ont éprouvé le besoin de s'exprimer par le moyen d'un livre,
ce n'est pas pour tirer de la poudre aux moineaux : c'est parce que
le pouvoir est là. Un autre pouvoir, certes, celui, positif, qu'ils
détiennent, un pouvoir sur les coeurs, sur les âmes, sur
les imaginations.
Autrefois,
on disait de l'Etat - ce malheureux Etat qui part en lambeaux - qu'il
était le plus froid des monstres froids. Cette froideur qu'on leur
prête à eux qui détiennent aujourd'hui le véritable
pouvoir, les grands patrons la redoutent. Ils sentent que l'opinion et
ses tribuns médiatiques, comme José Bové, leur attribuent
une part de responsabilité dans la sensible déhumanisation
des rapports humains dans l'entreprise. La mondialisation, la lutte pour
de superprofits, la nouvelle économie ne sont pas connues pour
véhiculer des vertus cardinales.
Les
grands entrepreneurs de jadis, les Louis Renault, les Schueller, les Coty,
les Michelin, s'interrogeaient sur les moyens de réparer les inégalités.
Aujourd'hui, les grands patrons ne se sentent pas cette vocation :
ils veulent améliorer leur image, montrer qu'un coeur bat sous
la cuirasse, qu'ils ne sont pas des vizirs isolés dans le sérail
mais des hommes comme vous et moi, qui dînent d'une soupe de légumes
le soir en famille, dans la cuisine, et qu'ils ont même, désarmant
témoignage de faiblesse, des chaussettes trouées. D'ailleurs,
pour montrer à quel point ils sont peu conventionnels, on ne les
voit plus vêtus d'une veste ni le col serré par une cravate
mais en chemise, comme un homme politique ordinaire.
Si encore
leurs livres rencontraient l'échec, ne trouvaient pas de lecteurs
et provoquaient chez ces nouveaux écrivains de terribles blessures
d'amour-propre, des humiliations d'auteur - les pires peut-être
après la banqueroute et une convocation par le juge Halphen -,
on pourrait espérer chez eux une conversion à l'angoisse,
l'esquisse d'un doute, une inquiétude. Mais, là encore,
le succès les attend. La littérature, qui décidément
aime les vainqueurs, leur sourit. Il y a quand même à cette
fable moderne du financier une morale rassurante : le livre qu'on croyait
démodé a encore de belles heures devant lui.
Publié
dans le Figaro littéraire du 14 décembre 2000 - Cahier
n°3
DECLARATION
D'INTENTION
"La
vérité est la seule séduction fondatrice" François
Michelin
Février
1999 :Je découvre dans "Paris-Match", un grand article sur François Michelin.
Il y parle de Dieu, des hommes, du sens de la vie sur la terre mais aussi
du livre qu'il vient de publier chez Grasset, "Et pourquoi pas ?". Impatiente
d'en savoir plus sur cet homme dont le sens du secret est légendaire,
je pars à la recherche de l'ouvrage, que l'on s'arrache déjà comme des
petits pains. Comme quoi un silence immémorial suivi d'une prise de parole
exceptionnelle sont la meilleure des publicités !
François
Michelin, l'un des plus grands patrons français y traite les questions
suivantes : Peut-on concilier les besoins de l'homme et les besoins
de la rentabilité ? La politique de l'Etat n'est-elle pas
un frein à l'expression de la liberté créatrice ?
Le capitalisme est-il immoral ? ... Une vraie Bible du XXIème
siècle. A la lecture, l'ouvrage abordait bien les grands thèmes
du respect des hommes, de l'entreprise comme exemple, posant la question
de l'expérience humaine chez Michelin, avec des références
à la Bible et aux évangiles, mais François Michelin
écrivait aussi : "1936, c'était généreux
mais quelle inflation !!!", "il faudrait travailler 41 heures payées
39 si on veut s'en sortir ..." ou "toute augmentation des salaires qui
va au-delà du gain de productivité non lié à
l'accroissement du volume est nocive."
Et
au détour d'un paragraphe, une phrase sibylline : "La vérité
est la seule séduction fondatrice", me donne envie de "voir" plus
loin, tel que Bernard Noël l'entend lorsqu'il écrit :
"Ce que la déclaration des droits de l'Homme ne dit pas, mais qui
est au fond sa revendication principale, c'est le droit de VOIR ... On
voit l'ordre social, dit généralement "ordre des choses",
sans distinguer les couches de pouvoir qui le constituent. LA REALITE
VISIBLE N'EST PAS LE REEL, C'EST LE LANGAGE DE L'ORDRE."
Pourquoi
ne pas opposer à cette vérité, seule séduction fondatrice, la réalité,
au-delà du visible. De cette opposition naîtrait sans doute une réflexion.
D'où l'envie de rencontrer les hommes qui vivent à Clermont-Ferrand, baptisée
"Michelin Ville", parce que l'usine gérait tout pour ses ouvriers (l'emploi,
l'école, l'hôpital), ceux qu'on appelle les Bibs et leur donner une sorte
de "droit de réponse".
Jocelyne
Lemaire-Darnaud
ENTRETIEN
AVEC JOCELYNE LEMAIRE-DARNAUD
D'où
est partie l'idée de ce film ?
D'un
article de Paris-Match consacré à François Michelin,
le plus secret des patrons français, fleuron du capitalisme et
de la mondialisation, qui venait de sortir un livre d'entretiens avec
deux journalistes influents (Ivan Levaï et Yves Messarovich). On
y prétendait, entre autres, qu'il y soulevait de réelles
interrogations métaphysiques. J'ai donc acheté le livre
en espérant qu'il se posait, en effet, de vraies questions. Deux
phrases m'ont fait sursauter : "La vérité est la seule
séduction fondatrice". En quoi la vérité relève-t-elle
de la séduction ? C'est sa vérité de patron
qui, en séduisant ses interlocuteurs, assoit son pouvoir. Nuance ... L'autre m'a fait bouillir : "On décrit généralement
le pneu comme un objet rond, noir, sale et qui sent mauvais. Je vous mets
au défi de trouver quelqu'un dans l'entreprise qui en ait une telle
vision." J'ai donc voulu relever le défi. Je crois que pour se
poser les bonnes questions, il faut une bonne dose de naïveté.
Avez-vous
été soutenue par des producteurs ?
Pas
vraiment. J'ai cherché des aides. Je n'ai reçu que des fins
de non-recevoir. Canal+ a refusé mon projet. Le ministre du Travail
l'a refusé. Le CNC l'a refusé. La Scam l'a refusé : trop manichéen. Arte l'a refusé : trop militant. L'argument
me fait bondir : quand les ouvriers s'expriment, c'est trop militant
mais quand les patrons parlent, on appelle cela de l'économie ...
Je n'avais pas d'argent mais ma détermination était intacte.
J'ai repris un travail d'iconographe dans la presse pour accumuler un
petit pécule. Je me suis glissée dans les manifs Michelin
contre les licenciements massifs. J'ai noué des contacts. Et je
me suis installée dans la région de Clermont-Ferrand, dans
de modestes chambres d'hôtes. Au fil du temps et des rencontres,
les ouvriers m'ont hébergée. Je partageais leur vie. Mais
je n'avais toujours pas d'argent pour faire le film ... A bout de forces
et d'espoir, un jour, j'ai lu dans un journal que Michael Moore, le réalisateur
de "THE BIG ONE", remerciait Jean Labadie d'avoir distribué
son film en France. Je ne connaissais pas Jean Labadie. Je lui ai envoyé
mon projet. Deux jours plus tard, il me répondait, me donnant immédiatement
rendez-vous : "Banco ! Il faut faire des films comme le vôtre.
Je veux vous aider !"
Quelle
était votre ambition de départ ?
Au début,
je voulais filmer en 35 mm. Donner une vraie place à ces gens,
les "mettre en lumière", avec une belle image. Qu'on les voit bien,
plein écran et surtout que ceux qui ne les côtoient jamais
les écoutent vraiment. Ces hommes et ces femmes, chacun pourra
le vérifier, sont sérieux, honnêtes, intelligents,
brillants. Ils auraient pu faire de grandes carrières si ... Ce
film, je l'ai voulu simple. Poser une caméra, filmer les gens de
face et leur rendre la parole. Il est rare aujourd'hui de voir et d'entendre
des ouvriers dans un film. On nous fait croire depuis si longtemps que
le prolétariat n'existe plus. Comment notre société
de consommation qui se gave d'objets manufacturés peut-elle oublier
à ce point que des ouvriers les fabriquent ? D'ailleurs, même
dans le langage courant, le mot "agent" a effacé celui d'ouvrier ... Ces hommes et ces femmes qui acceptent de témoigner à
visage découvert accomplissent un acte de courage.
Comment
vous êtes-vous préparée ?
Je me
suis imprégnée de la culture Michelin. Au bout de quelques
semaines, j'y parvenais sans difficultés. J'ai vraiment ressenti
ce que dit l'un des ouvriers : on est tellement dans ce moule qu'on
n'arrive plus à réfléchir. On subit une pression
mentale si forte qu'on prend François Michelin pour le sauveur.
Les gens qui, toute leur vie, gravitent dans l'orbite de cette entreprise,
n'ont plus l'énergie de soulever le couvercle. Un peu de vapeur
s'échappe mais ça n'explose pas. Une chape de silence entoure
ce monde. Beaucoup de sites Michelin sont classés secret-défense.
On dit d'ailleurs à Clermont-Ferrand: "Prononcer le nom de Michelin,
c'est déjà trop en dire ..." Au sein de l'entreprise, tout
est cloisonné, blindé. Il n'y a jamais de communication
générale ; on ne passe pas non plus d'un atelier à
l'autre.
Qu'avez-vous
demandé à vos "personnages" ?
D'abord
de lire le livre. La plupart le repoussaient en me disant : "Ça
va, ce baratin, on le connaît, on baigne dedans toute la journée"
ou bien : "Je ne l'ai pas lu, je me mettrais trop en colère."
Je leur ai expliqué que je voulais sortir du strict cadre revendicatif
que l'on entend trop souvent et qui lasse l'opinion. Eloignons-nous du
pathos et de la gravité. Je préfère me concentrer
sur leur vraie personnalité, leur vie. Retrouver ce qu'ils sont
vraiment.
Pourquoi
avez-vous choisi de filmer vos personnages en noir et blanc ?
Je viens
de la photo. La couleur diminue la densité de l'image et nous fait glisser
dans un autre univers. Le noir et blanc, au contraire, nous plonge dans
une atmosphère d'austérité qui élimine les fioritures et les éléments
parasites qui peuvent divertir le regard. Filmer plein cadre un visage
en noir et blanc place le spectateur au coeur de la parole, en état d'écoute.
La
musique tient une place importante dans votre film ...
Le soir
après les tournages, j'étais tellement choquée que, de retour dans la
voiture, j'allumais la radio à fond. Toutes les chansons que j'entendais
me renvoyaient à ce que je vivais parmi ces ouvriers. C'était troublant.
J'ai donc décidé de privilégier cette musique d'affirmation et de revendication
pour suggérer aux spectateurs de tendre l'oreille et d'écouter les paroles.
Si on est attentif, la musique que nous entendons distraitement acquiert
alors une résonance différente.
Comment
définiriez-vous votre film ?
PAROLES
DE BIBS est moins un film contre le patron François Michelin que
contre l'homme qu'il prétend être. C'est aussi un film sur
la légitimité de la parole. Quand François Michelin
parle, il est légitimé par un éditeur, la presse
et des lecteurs. Son livre s'est vendu à plus de 50.000 exemplaires.
C'est même devenu un événement dans le monde parisien
alors que les patrons ont la parole tous les jours et les ouvriers jamais ... La seule légitimité que l'on concède aux ouvriers
se situe dans l'espace de la lutte, et encore ... Or, on ne naît pas
syndicaliste, on le devient. Pour moi, PAROLES DE BIBS est comme un rendez-vous
avec des ouvriers - que la société diffère perpétuellement
- pour donner l'occasion à ces héros du quotidien, usés
prématurément, d'exprimer ce qu'ils sont vraiment. C'est
enfin un film sur la question du pouvoir. Les patrons parlent d'un côté
et agissent de l'autre. Dans la réalité, discours et décision
raccordent rarement. Je me demande souvent comment a-t-on réussi
dans notre société à faire passer autant de mensonges
pour des vérités. On baigne tous les jours dans des discours
de mensonges, assénés avec le sourire. On nous prend trop
souvent pour des imbéciles.
Le
journaliste Ivan Levaï qui a co-écrit le livre avec François Michelin
apparaît dans votre film. Comment a-t-il réagi à votre projet qui met
à mal son propre travail ?
Avec
chaleur ! "Bravo ! C'est une très bonne idée. Elle est géniale !"
Comment
expliquez-vous la prise de risques chez les ouvriers, toujours en activité
chez Michelin, qui ont accepté de témoigner ?
Parce
que la plupart mènent déjà des luttes. Ce film est une extension du domaine
de la lutte ... Quant aux non-syndiqués, ils y voyaient le moyen d'exprimer
leur ras-le-bol et de revendiquer, eux aussi, le droit à la parole.
Vous
êtes-vous fixé des limites ?
Oui,
je ne filme jamais à l'insu de qui que ce soit. Je me considère comme
une cinéaste morale. Je ne me sers pas de ma caméra comme d'un fusil.
Avez-vous
cherché à entrer dans l'usine Michelin ?
Bien
sûr. J'ai eu une longue conversation au téléphone avec le directeur de
la communication qui a commencé par me dire: "La vérité ne nous fait pas
peur." Au bout de deux heures, il lâchait : "Si vous voulez entrer dans
les ateliers pour dire du mal de Michelin, c'est non !" A Clermont-Ferrand,
tout est subordonné à l'empire Michelin. Michelin contrôle tout. Quand
je filmais dans la rue, j'étais suivie par un inspecteur des Renseignements
Généraux ...
Avez-vous
demandé à voir François Michelin ?
Depuis
toujours, il a fondé sa force sur le secret. Son livre existait, je ne
voulais pas lui offrir une nouvelle tribune.
Si
vous vous trouviez face à François Michelin, que lui diriez-vous ?
Dans
son livre, il se demande : le capitalisme est-il immoral ? C'est justement
l'une de mes interrogations. Je n'aurai qu'une question à lui poser :
pourquoi ne mettez-vous pas votre intelligence réellement au service des
hommes ?
Jocelyne
Lemaire-Darnaud
BIOGRAPHIE
Iconographe
de 1985 à 1997
1992
- Stage de réalisation aux Ateliers Varan Film de stage : "Entrée
interdite" (vidéo, 12')
1995
- Auteur-réalisatrice d'un film documentaire sur le sculpteur "Gilbert
delle Noce"
1996
- Auteur-réalisatrice de "53 avenue Saint Maurice" (vidéo, 26')
1998
- Auteur-réalisatrice d'un film documentaire sur les mécaniciens de
la Tour Eiffel : "Voyage au centre de la tour" (vidéo, couleurs, 57')
Coproduction et diffusion Canal+. Sélection française au Cinéma du Réel,
mars 1999
2000
- Auteur-réalisatrice de "Paroles de Bibs"
MICHELIN
EN CHIFFRES
Michelin,
c'est d'abord 130 000 personnes dans plus de 170 pays, 80 sites sur les
cinq continents, des Etats-Unis au Japon, de la Finlande au sud de l'Afrique.
Michelin
produit chaque jour plus de 844 000 pneus, du pneu de 200 grammes à celui
de 5 tonnes mais aussi 61 000 chambres à air, plus de 4 millions de kilomètres
de câbles, 96 000 roues et 75 000 cartes ou guides touristiques.
Michelin
équipe tout ce qui roule, vélo, moto, automobile, poids lourd, avion,
navette spatiale, engin de Génie civil, métro, tramway.
Michelin
facilite le voyage avec cartes, guides, atlas ou produits numériques (itinéraires
par fax et adresses pour le voyageur sur un magazine en ligne).
Cette activité centrée sur le pneumatique et les cartes et guides proposent
36 200 produits commercialisés.
Michelin
qui possède de nombreuses usines en Amérique du Nord et du Sud, étend
son activité, depuis une dizaine d'années, vers l'Asie, en Thaïlande,
aux Philippines, au Japon et en Chine et vers l'Europe de l'Est, particulièrement
en Allemagne, en Pologne et en Hongrie.
Michelin
a des centres de technologies, de recherches et d'essais, implantés en
Europe (Ladoux près de Clermont-Ferrand et Almeria au sud de l'Espagne),
aux Etats-Unis (à Laurens) et au Japon (du nom de Jari, Japan Automobile
Research Institute).
Michelin
cultive 25 000 hectares afin d'améliorer la qualité du caoutchouc naturel
répartis sur 6 sites entre l'Afrique (Nigeria) et l'Amérique du Sud (Brésil).
Michelin
est géré par trois hommes, François Michelin, Edouard Michelin, son fils
et René Zingraff.
Informations
recueillies sur le site www.michelin.com
FICHE
TECHNIQUE
REALISATION
/ IMAGE ET SON
Jocelyne Lemaire-Darnaud
MONTAGE
Annick Hurst
Une coproduction
Jocelinéaste / Bac Films
En réaction au livre de François Michelin : "Et pourquoi pas ?"
avec Ivan Levaï et Yves Messarovitch paru chez Grasset, fin 1998.
Ont participé
à "Paroles de Bibs" :
Emmanuel Carcassonne, éditeur du livre "Et pourquoi pas ?" - Grasset
Ivan Levaï, journaliste et co-auteur du livre "Et pourquoi pas ?"
Laurent Vendange, ouvrier, 8 ans d'usine,
Serge Ferry, ouvrier, 11 ans d'usine,
Jean-Paul Minaire, ouvrier, 29 ans d'usine,
Joseph Zuncheddu, ouvrier, 22 ans d'usine,
Gilbert Boyer, technicien, 23 ans d'usine,
Jean Lajonchère, prêtre ouvrier
Renée Sautarelle, ouvrière, 35 ans d'usine,
Josiane Chabridon, ouvrière, 30 ans d'usine,
Pierre Bounaud, ouvrier, 27 ans d'usine,
Marie Garino, épouse de Lino, 35 ans d'usine,
Michel Chevalier, ouvrier, 22 ans d'usine,
René Tartry, ouvrier, 20 ans d'usine,
Pierre Prost, ouvrier, 30 ans d'usine,
Alain Dufour, ouvrier, 20 ans d'usine,
Jean-Louis Bayle, ouvrier, 22 ans d'usine,
Jean-Pierre Serezat, ouvrier, 29 ans d'usine,
Yves Seurat, ouvrier, 35 ans d'usine,
Yves Leycuras, secrétaire départemental des verts du Puy de Dôme,
François Salvaing, écrivain auteur du livre "Parti" chez Stock,
Miguel Ocana, ouvrier, 33 ans d'usine,
Michel Pinçon et Monique Pinçon Charlot, sociologues chercheurs
au CNRS,
Serge Rolland, ouvrier, 30 ans d'usine,
Bernard Maris, économiste, professeur à l'Université de Paris 8,
Patrick Machado, ouvrier, 30 ans d'usine,
Jean-Claude Poeuf, technicien, 34 ans d'usine,
Bernard Jacqueson, adjoint au maire de Clermont Ferrand,
Cathy Serezat, épouse de Jean-Pierre, 29 ans d'usine,
Claude Degaraby, prêtre ouvrier, 15 ans d'usine
et
Bibendum, présentation publique - Salon de l'Auto, octobre 2000.
CONFORMATION
/ ETALONNAGE
Isabelle Laclau
MONTAGE SON
Hervé Guyader / Oz Créations sonores
MIXAGE
Emmanuel Croset
DIGITALISATION
Delphine Campo
BIBLIOGRAPHIE :
"Parti" de François Salvaing chez Stock
"Sociologie de la bourgeoisie" de Michel et Monique Pinçon Charlot, Editions
de la Découverte
"La bourse ou la vie" de Bernard Maris et Philippe Labarde chez Albin
Michel
"Le curé rouge" de Jean Lajonchère, Editions de l'Harmattan.
Durée : 96 minutes
Année : 2001
www.marsfilms.com
Le film est
dédicacé à Claude Degaraby,
seul prêtre ouvrier ayant travaillé chez Michelin à Clermont-Ferrand.
Il disait :
"
Je suis venu dans cette entreprise pour aider les hommes à devenir
des hommes. "
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