Prélude
à la Guerre
Par La Nonyme,
07/2002
Les Hommes parqués
dans des cages sans barreaux,
Hurlent leurs condamnations
aux oiseaux
"Capitule et donnes-moi
ton matricule !"
Dans leurs cellules,
ils attendent le crépuscule.
Tandis que sous
les coups de feu
Le fer croise la force
Qui faiblit à
force de croire
A son utilité
dans l'enjeu
Partout la peur se
lit,
Comme le goût
du sang a coloré
la fadeur moite de
cette vie.
Chaque son arbore
une douleur
Il reflète l'hymne
sans honneur
d'un art de tuer sans
erreur
Les balles sifflent en pleine
tête comme en plein cur
On discute de
ses affaires dans les palaces
La misère de
la masse
Se dilue au fond d'un
whisky glace
Au poids des maux s'ajoute
le poids des ans
Qui courent semant
la mort et le tourment.
Sous la brume
s'englue le brassement d'amertume
Mêlant toutes
ces déclarations d'amour posthumes :
Ces lettres qui ne
sont pas arrivées, qui ont dérivées,
Ces mots qui ne seront
pas prononcés
Ces rêves insensés
auxquels il faudra renoncer ...
Sur la table
la mise est compromise par la traîtrise
Et les montagnes de
corps qui gisent :
"Le prix de
la vie est égal au taux de la devise
Que l'on divise
par le nombre de victimes soumises"
Reculer les frontières,
jusqu'à s'avilir
Incendier le ciel de
prières, pour supprimer l'envie de mourir.
Frapper un
homme à terre
Alors que pour se
défendre du fer
Il n'a que des pierres ...
Et qui par folie
du désespoir
S'offre en martyr de la
misère
Alors que
ce môme porte une arme en chrome
Et ne chantera jamais
"Oh mon home sweet home"
Pour la défense d'une
patrie qui lui vole son enfance
"De toute façon
c'est toujours la faute à pas de chance !"
Et ces gosses
frigorifiés qu'on retrouve dans les trains d'atterrissage
Dis-moi est ce que
sa vie laisse une trace, un passage ?
L'Homme a posé
des illères en métal
Qui diffusent sur la
population un poison létal :
L'ignorance qui assure
l'issue fatale
L'indifférence
qu'on retrouve le soir dans le journal
Elargir son
champ de vision est devenu un champ de bataille
Un chantier à
construire en pierre de taille
Et si on faisait des analyses
d'urine au Pape
Tu crois qu'il faudrait
lui changer ses soupapes !!
Là je
dérape mais je me rattrape
Grâce à
la lumière d'espoir qui me happe
Et que je veux répandre
avant que le temps nous gâte, avant que le temps nous gâte ...
Par La Nonyme,
07/2002
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