Réponse
de Zalea TV à la consultation sur le numérique hertzien
lancée par le CSA
Paris, le 18
septembre 2000
EXTRAIT
DE L'ARTICLE 45 DE LA LOI N° 2000-719 du 1er AOUT 2000, modifiant
la loi du 30 septembre 1986 "Le
Conseil supérieur de l'audiovisuel réunit tous les acteurs
publics et privés concernés et procède, avant le
30 septembre 2000, à une consultation contradictoire relative
à l'aménagement du spectre hertzien en vue d'un développement
optimal de la diffusion numérique terrestre. Il rend publiques
les conclusions de cette consultation avant le 31 octobre 2000".
Avertissement : ZALEA TV fait
parti de ceux qui émettent des réserves quant aux chances
de succès du numérique hertzien face aux modes de diffusion
concurrents. Il nous semble que ce mode de diffusion numérique
compressée supplémentaire est inutile, qu'il est dépassé
avant même d'exister. L'effort des pouvoirs publics devrait plutôt
porter sur le soutien à la pénétration du satellite,
du câble, de l'ADSL, de la Boucle Locale Radio, de l'UMTS, des réseaux
IP à hauts débits, etc. Et le CSA devrait donner la priorité
au démarrage des télés locales associatives en analogique
hertzien, pour rééquilibrer le PAF en le dotant d'un Tiers
Secteur Audiovisuel, au nom de la liberté d'expression et du pluralisme,
comme l'y invite d'ailleurs la nouvelle loi sur la liberté de commun
ication.
Question
1 - La planification des fréquences numériques est prévue
sur les bandes de fréquences actuelles de la télévision
analogique. Cela appelle-t-il des remarques ?
Réponse : C'est un
très mauvais choix, qui entraîne d'innombrables réaménagements
du plan de fréquence, qui laisse trop peu de place pour le déploiement
des multiplexes numériques, et qui entrave le développement
immédiat de chaînes locales accessibles à tous. Il
faudrait s'affranchir de la contrainte de la compatibilité avec
le parc vieillissant d'antennes hertziennes actuelles (qui de toute façon
ne sera pas possible à 100%, loin de là), et offrir une
nouvelle bande de fréquence à la télévision
numérique. Après tout, l'obligation d'installer une antenne
parabolique ne gène pas le développement de la réception
satellitaire. L'aide de l'Etat pourrait justement porter sur la mise à
niveau du parc nationale d'antennes hertziennes, tâche qui relève
de l'aménagement du territoire.
Question
2 -Faut-il développer les nouveaux réseaux principalement
à partir des sites et infrastructures actuels ? Faut-il, à
l'inverse, recourir très largement à de nouveaux sites et
infrastructures ? Précisez les raisons techniques de votre choix
et évaluez ses conséquences économiques.
Réponse : Seule devrait
compter, pour le choix des sites, l'optimisation du développement
de la diffusion numérique terrestre, si ceux qui vont se lancer
dans cette aventure y croient vraiment. Le passage au numérique
devrait être l'occasion d'améliorer le réseaux des
sites de diffusion hertzienne terrestre pour optimiser le plan de fréquence,
même s'il faut implanter des antennes orientées différemment.
Là encore, soit on bricole ce qui existe, soit on en profite pour
rénover le réseau hertzien terrestre. On constate souvent
que les solutions bricolées finissent par coûter plus cher
que le neuf pour un moins bon résultat.
Question
3 -Pour ce qui concerne les fréquences analogiques des réaménagements
sur des émetteurs et réémetteurs seront nécessaires.
Quelle doit en être la limite ? Qui devra supporter la charge financière
de ces réaménagements ?
Réponse : Les
réaménagements devraient concerner moins de 1 foyers analogiques
sur 10 pour être acceptables. La charge financière devrait
être supportée par les diffuseurs du numérique hertzien.
Question
4 - Convient-il de privilégier d'emblée :
- la réception fixe avec une portabilité partielle ;
- la généralisation de la réception portable ( intérieure
) ;
- la réception mobile ( extérieure ) ?
Réponse : La réception
mobile, puisque ce serait LE véritable atout concurrentiel du numérique
terrestre. Mais il faudrait alors qu'une autre bande de fréquences
soit utilisée, avec plus de place.
Question
5 -Quel nombre de multiplex et quel nombre de programmes et services par
multiplex est-il souhaitable d'envisager ?
Réponse : Tout nouveau
système de distribution "point-multipoints" qui n'aurait pas la
capacité de transporter à terme autours de 200 programmes
et services paraît obsolète d'entrée de jeu, quelque
soit le nombre de multiplexes et la ressource nécessaires.
Une
partie de la ressource devrait-elle être réservée
à la réception mobile ?
Pour quels nombre et types de programmes et de services ?
Réponse : Au
cas ou une part seulement de la ressource soit réservée
à la réception mobile, mode de réception le plus
pratique pour atteindre le grand public, il semble logique que ce soit
pour des programmes et services gratuits, accessibles à tous sans
discrimination.
Précisez
les raisons de vos choix, les moyens d'atteindre l'objectif et ses conséquences
notamment économiques...
Question
6 -La capacité d'un multiplex étant répartie entre
plusieurs services : programmes TV (format normal ou 16/9ème -
son multiple), données associées, services interactifs,
quel niveau de ressource en débit convient-il de prévoir
pour chaque service unitaire, et quelle répartition entre les services
dans un multiplex ?
Réponse : Pour un programme
TV : 6 Mbt/s en moyenne.
Réponse : Pour les
données associées à un programme télé : 1 Mbt/s en moyenne.
Réponse : Pour
un service interactif : 2 Mbt/s en moyenne.
Question
7 -Quel devrait être le calendrier de la télévision
numérique de terre : démarrage et déploiement ?
Réponse : L'idéal
pour que ça réussisse serait que ça démarre
en 2001 et que le déploiement soit terminé en 2003.
Question
8 -Quel niveau de couverture de la population faut-il viser pour la télévision
numérique de terre ? Faut-il rechercher une couverture équivalente
pour tous les programmes à vocation nationale ?
Réponse : 80% de couverture
pour l'ensemble de l'offre semble le minimum acceptable.
Une couverture équivalente pour tous les programmes à vocation
nationale est plus que souhaitable. Sinon, on se demande à quoi
(et à qui) ça sert !
Question
9 -Quelles infrastructures de diffusion et architectures des réseaux
faut-il mettre en place pour assurer le "simulcast" des programmes locaux
existants et permettre le développement de la télévision
de proximité ?
Réponse : Pour permettre
le développement de la télévision de proximité
sans lier son destin au succès aléatoire du numérique
terrestre, et sans reporter sa diffusion de masse à 10 ou 15 ans
(soit la fin du basculement des foyers vers le numérique, si le
succès est au rendez-vous), il convient de se donner comme priorité
de la faire démarrer rapidement en analogique hertzien.
Les infrastructures de diffusion et les architectures de réseau
pour assurer le simulcast devront alors impérativement donner aux
chaînes de proximité des zones de couverture en numérique
au moins équivalentes à leurs zones de couverture en analogique.
Et l'on s'aperçoit très vite en s'essayant à cet
exercice que la technique du multiplexage n'est absolument pas propice
à la diffusion de chaînes de proximité. Ou bien il
faut que chaque bassin de population et d'activité (région,
" pays ", ou localité) dispose de son propre multiplexe avec ses
propres programmes et services locaux.
Question
10 - Quelles normes et caractéristiques techniques convient-il
de définir pour le signal ? Pour les terminaux de réception ?
Réponse : -
Paris,
le 18 septembre 2000,
Michel Fiszbin, Président de Zalea TV
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