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Fallait-il inviter Dieudonné et comment ?

Réactions de camarades et voisins de Radio FPP suite à l’émission de l’ACJ sur Zalea Tv. Réponse de Zalea Tv.



Visionner le programme du 14/12/2006 : Dieudonné, entre le rire et la peur

Visionner le Désentubage de l’émission du 13/2/2007


LETTRE DU CA DE FPP AU CA DE ZALEA TV


Paris, janvier 2007

Au titre de sa participation à AG45 et au nom des valeurs communes, parmi lesquelles l’antifascisme et l’antiracisme, qui ont présidé à la fondation de la structure et aux échanges entre ses différents membres, Fréquence Paris Plurielle tient à marquer son profond désaccord quant à la réalisation et à la diffusion par Zalea TV d’une émission avec et sur Dieudonné. Ce programme, présenté par l’Association des cyber-journalistes (ACJ), est disponible sur le site de Zalea sous l’intitulé « 12/01/2007 : Dieudonné, entre le rire et la peur 2/2 ». Il fait suite à une première émission, «  14/12/2006 : Dieudonné, entre le rire et la peur », dans laquelle, suite à une défection de Dieudonné, son rôle était tenu par Jean-François Gallotte.


Sur la liberté d’expression et les médias libres

L’ACJ pose d’abord, pour désamorcer les critiques auxquelles elle s’attend, que l’histoire de Zalea comme télévision associative est garante de son antiracisme. Outre qu’aucune prise de position passée ne saurait cautionner des revirements futurs, rien ne décharge de l’exigence de penser le présent et d’y renouveller ses engagements à travers des choix clairs : on n’est pas antiraciste ou antifasciste par essence, mais en actes. Aucune histoire ne justifie par avance un individu ou un collectif des décisions qu’il prend.

L’invitation de Dieudonné pose problème précisément parce qu’en pensant l’aborder de front, l’ACJ méconnaît la réalité et la gravité des reniements politiques, et veut croire à certaine qualité immuable : elle s’adresse certes à l’homme actuel, mais au nom de son statut d’ « adversaire déterminé du FN dans les années 80 » - elle asseoit dangereusement la légitimité de son discours sur des engagements qu’il a choisi de trahir et de renverser totalement.

Cette invitation pose problème parce qu’elle est confuse dans ses intentions, ou bien naïve, ou hypocrite : prétend-on vraiment lutter contre le fascisme en invitant ceux qui le trouvent séduisant ? Inviterait-on, en tant qu’anti-capitalistes, la foule de ceux qui ont viré cuti après une jeunesse maoïste, pour comprendre ce que le capitalisme a de si convaincant que nous ne voyons pas ?

Cette invitation pose problème parce qu’elle part du principe qu’il pourrait y avoir une raison valable, recevable, acceptable, de manifester de l’intérêt pour l’extrême droite, et qu’il s’agit de l’entendre : c’est être peu certain, ou peu préoccupé, de son antifascisme. C’est faire déjà le même raisonnement que ceux qui ont franchi le pas, et accepter de mettre en discussion certaines valeurs fondamentales.

Cette invitation pose problème parce qu’elle se trompe de solidarité et ne veut plus distinguer entre celui qui est isolé du fait de ses reniements et de l’intolérance de son discours, et celui qui est isolé du fait d’une injustice. Elle ne veut plus distinguer entre celui qui instrumentalise une oppression pour en justifier d’autres, et celui qui lutte contre toute forme d’oppression.

Cette invitation pose problème parce qu’elle se fait au nom de la liberté d’expression. La liberté d’expression perd sa franchise lorsqu’elle prétend niveller toutes les opinions, et autoriser tous les discours. Elle perd sa dignité lorsqu’elle vient plaider l’irresponsabilité, et évacuer d’un « on a bien le droit » l’impératif de faire des choix. Elle perd son sens, enfin, lorsqu’elle avance comme protectrice et porte-drapeau de l’intolérance.

Les médias libres le sont autant par ce qu’ils refusent que par ce qu’ils se permettent, cela leur donne une responsabilité que n’ont pas des organes moins scrupuleux. Ils sont libres parce que leurs journalistes et leurs invités choisissent de porter une parole libre, c’est-à-dire non pas toute parole ou une parole indifférente, mais une parole précise et informée, une parole fondée sur le respect d’autrui, une parole de lutte.


Sur le dispositif de l’émission

Le dispositif de l’émission est pour le moins contradictoire avec le souci affiché d’objectivité journalistique (« nous avons voulu essayer de comprendre ») et s’apparente bien plutôt à une volonté de réhabilitation et de justification de Dieudonné.

Alain-Gilles Bastide, dans ses brèves interventions sur le courage de « Dieudo », et plus encore Jean-François Gallotte, qui se présente ni plus ni moins que comme un « fan », ne paraissent pas tant chercher à « comprendre » comment un antifasciste en vient à serrer la main des frontistes, qu’à le dédouaner de ses prises de position récentes, voire à les légitimer tout à fait, ainsi qu’à assurer la publicité de ses spectacles et DVD. Dieudonné fait rire donc Dieudonné est recommandable. Les deux présentateurs comparent tour à tour l’humoriste à Chomski, Genet, ou Vian : leur Dieudonné n’est pas celui qui s’égare vers l’extrême droite, il est un homme libre et incompris ; il n’est pas celui dont le discours est dangereux, il est celui qu’il faut défendre - ils ne font ni plus ni moins que reprendre à leur compte la vision que l’humoriste veut donner de lui. Ce dernier, qui semble même étonné de tant de prévenances, est plus franc dans ses références, puisqu’il conseille la lecture d’Alain Soral, ex-marxiste converti au Front National.

Boris Perrin, qui n’apparaît qu’après une demi-heure de promotion et de louanges de l’humoriste, est visiblement là pour assurer la caution politique du dispositif. Il s’oppose poliment, quoiqu’en termes clairs, à l’invité et ne s’offusque pas des torsions que ce dernier fait subir à l’antifascisme : on accepte que Dieudonné discute sur la base de « sa définition » du fascisme (« Jean-Marie Le Pen c’est votre fascisme, ce n’est pas le mien », « il y a un fascisme droit-de-l’hommiste ») ; on réagit courtoisement aux multiples sorties de l’humoriste, ou bien même on opine du chef : « ce serait très drôle d’inviter Hitler [qu’il qualifiera plus loin de « multiforme »] pour voir ce qu’il a à dire », « si la préférence nationale c’est aussi pour les Africains, on peut discuter [avec le Front National] ». On ne répond pas, ou bien à grands coups de professions de foi antifascistes qui ne s’attardent pas à décrypter la confusion d’un tel discours.


Sur le discours de Dieudonné

Dieudonné a ainsi les coudées franches pour affirmer que le Front National est moins fasciste et plus révolutionnaire que bien d’autres partis, qu’il constituerait un excellent outil pour « dynamiter le système », que ses cadres sont « respectables » voire « des gens très bien », et que de voter Le Pen au premier tour permettrait d’« amener d’autres idées ». De multiples précautions oratoires sont employées, qui tentent de masquer la violence du discours plus qu’elles n’expriment le moindre questionnement : car l’argumentation relève bien de l’extrême droite la plus classique, et travaille à la rendre respectable.

De la même manière, la neutralité et l’objectivité revendiquées à plusieurs reprises par Dieudonné pour justifier son intérêt pour le Front National, ne sont rien d’autre que la marque d’un choix qui est déjà fait : celui en effet de « casser les frontières » avec l’extrême droite, c’est-à-dire de s’affranchir de toute considération éthique dans ses choix politiques. Il y a une malhonnêteté profonde, en outre, à employer le vocabulaire de la tolérance et de l’ouverture pour s’avouer tenté par l’intolérance et l’exclusion.

Dieudonné use lors de son passage chez Zalea d’un procédé qui lui est cher, lorsqu’il affirme qu’un film léger au temps de la traite négrière serait acceptable si une production similaire avait pour décor un camp de concentration. Autant il est fondamental de revendiquer la reconnaissance des crimes esclavagistes et coloniaux, et essentiel de dénoncer l’exploitation de la Shoah par les sionistes soucieux de justifier la politique israëlienne, autant c’est une erreur politique et éthique grave que de mettre en concurrence la mémoire noire et la mémoire juive (ou toutes autres), et de considérer qu’on ne saurait assurer un traitement historique équitable à la première qu’en nivellant la seconde. On ne lutte pas contre l’oppression en la réclamant pour d’autres.

Concernant le « soit-disant anti-sémitisme aggravé » de Dieudonné qu’il s’agirait de démentir, signalons que lorsqu’on se contente de remplacer le terme de « Juif » par celui de « sioniste » à propos de complot international ou d’âpreté au gain, on n’en est pas moins dans le préjugé le plus raciste. L’obsession sioniste et la tentation de tout expliquer à l’aune d’une super-conscience sioniste, relèvent elles aussi de la plus pure tradition antisémite. Si les sionistes brandissent l’accusation d’antisémitisme pour empêcher toute critique de la politique coloniale et assassine de l’État d’Israël, d’autres, tout aussi dangereux, brandissent l’antisionisme pour prévenir toute accusation d’antisémitisme.

Sa position de victime semble être devenue à Dieudonné une garantie de légitimité - comme à Jean-Marie Le Pen, auquel il se compare, et dont Jean-François Gallotte salue le « courage » pour « s’être fait taper dessus pendant 35 ans ». Toute critique est désamorcée d’avance puisqu’elle ne vient que confirmer l’acharnement général. Le « lynchage médiatique » devient une preuve en soi, c’est l’argumentation par la persécution. On a donc toute latitude pour tenir les propos les plus intolérants, puisque c’est précisément, dans cette logique perverse, leur caractère violent et l’indignation qu’ils ne manqueront pas de susciter, qui deviennent les garants de leur validité.


En conclusion

Il ne s’agit pas de diaboliser ou dédiaboliser qui que ce soit, il s’agit de ne pas tomber dans le double-fond des discours fascisants, il s’agit de savoir reconnaître et dénoncer l’intolérance même quand elle prend le masque d’un ancien ami, il s’agit de manifester son soutien aux personnes qui ont subi ou subissent la politique en actes ou en paroles de l’extrême droite.

Fréquence Paris Plurielle réaffirme sa conviction profonde que la polémique ne saurait tenir lieu de positionnement politique, que les médias libres ont un devoir de vigilance et d’exigence, tout particulièrement vis-à-vis d’eux-mêmes, et qu’il leur revient de porter, à travers des débats constructifs et des programmes indépendants, une analyse précise et une parole solidaire.

Fréquence Paris Plurielle apprécie les démarches effectuées a posteriori par la télévision pour débattre en plateau de cette émission, mais, considérant qu’il s’agit là d’une question politique grave qui exige des engagements explicites, demande à la direction de Zaléa de prendre position clairement sur le programme en question, et sur Dieudonné.


RÉPONSE DU CA DE ZALEA TV AU CA DE FPP

à Paris, Maison des Médias Libres AG45, le 11 février 2007

CherEs AmiEs du CA de FPP ,

Voici la réponse du CA de Zalea TV à votre lettre du 31 janvier 2007 concernant le passage de Dieudonné sur notre antenne. Cette lettre est très constructive, et nous vous en remercions. Nous ne prétendons pas avoir la science infuse en matière d’exercice de la liberté d’expression sur des médias tels que les notres, mais nous cherchons, nous expérimentons, et toute contribution qui peut nous y aider est la bienvenue.

Zalea TV est et restera une télévision d’accès public où toute opinion peut être formulée dès lors qu’elle peut-être débattue. Cette mission de service public et d’intérêt général qu’est la prise en charge de l’accès à une chaîne de télévision pour tous ceux qui le souhaitent, organisations et particuliers, occupe environ deux tiers de notre antenne, dont la moitié environ est constituée de cartes blanches données à nos partenaires du Tiers Secteur des Médias au sens large pour qu’ils y diffusent leurs programmes. L’Association des Cyber-Journalistes, qui a proposée l’émission avec Dieudonné, émarge sur ce dernier quota. Mais plusieurs membres de l’équipe et du CA de Zalea souhaitaient inviter Dieudonné.

La raison d’être de Zalea TV n’est pas la lutte contre le fascisme et le racisme, bien que cette lutte nous tienne évidemment à coeur (voir notre Charte Editoriale ci-dessous). Mais d’autres organisations mènent ce combat mieux que nous ne pourrions jamais le faire, et nous faisons en sorte qu’elles s’expriment souvent sur Zalea. L’engagement de Zalea TV porte sur la conquête de la liberté d’expression audiovisuelle, sur le pluralisme et l’indépendance de l’information, sur la démocratisation de l’accès à la télévision, sur l’invention d’une télévision alternative, non-marchande et citoyenne. Voila ce pour quoi nous militons collectivement, ce qui fonde l’existence de notre association, et rien d’autre. Car le reste relève des opinions et des engagements personnels de chacun des membres de Zalea, et chacun est libre de les exprimer de la manière qu’il souhaite à l’antenne, avec droit de réponse et droit de suite pour quiconque n’est pas d’accord. Et nous sommes convaincus qu’une telle télévision citoyenne doit pouvoir s’auto-réguler dans le respect des valeurs qui fondent la citoyenneté, le respect de l’autre et la démocratie, et non pas par la censure, l’auto-censure, la propagande unilatérale, l’ostracisme, le sectarisme, les tabous et les interdits.

Pour vous permettre de mieux comprendre ce que nous entendons par "télévision d’accès public", voici la contribution personnelle de l’un des membres de notre CA. Le fait de la reproduire ici illustre bien la manière de fonctionner de notre télévision libre et "plurielle", à plusieurs voix :

"Le CA de Zalea se doit de ne pas se positionner officiellement sur la venue de Dieudonné. Chacun des membres de Zalea - qu’il fasse partie du CA ou non - s’exprime en son propre nom. Attribuer les opinions et les actes de quelques-uns à l’ensemble de la structure est l’une des grandes techniques pour provoquer l’autocensure. Ceux qui ne sont pas d’accord faisant pression sur les autres pour éviter qu’on leur attribue des idées auxquelles ils n’adhèrent pas. Et plus il y a de membres, plus les opinions divergent, plus le dénominateur commun se restreint et l’expression devient consensuelle. Il est d’ailleurs problématique que le CA de FPP se permette de prendre une position officielle sur un tel sujet alors qu’il n’est composé que d’une partie des membres de FPP, et que rien n’assure que tous les autres soient d’accord."

La liberté d’expression et de création à l’antenne de Zalea TV vaut pour tous, y compris pour les ennemis de la liberté d’expression et pour les ennemis de la liberté tout court, parce que toute restriction mise à la liberté d’expression est ni plus ni moins qu’une négation de cette liberté fondamentale. Toute idée doit pouvoir être mise en débat, et il reste urgent de mettre en débat les idées les plus dangereuses, celles d’extrême droite notamment, qui séduisent encore plus de 15% des électeurs. C’est pourquoi, par exemple, nous diffusons depuis un certain temps un audit vidéo donnant la parole, dans la longueur et le respect, à des gens qui votent FN : "Pourquoi je vote Front National ?". Ce programme ne nous a jamais été reproché, contrairement à celui avec Dieudonné. Pourquoi ? Sans doute parce que Dieudonné a été pendant longtemps le compagnon de route de bon nombre des résidents d’AG45, ce qui en ferait maintenant un "traitre à la cause". Les renégats sont toujours plus génants que les adversaires. Nous pensons, pour notre part, qu’ils sont de ce fait plus intéressants.

Dieudonné a été invité sur Zalea en tant qu’artiste bourré de talent, virtuose de la provocation, mais politiquement déboussolé, voire inepte. C’est un bouffon, un électron libre, mais qui exerce une influence réelle sur ses nombreux admirateurs, un "leader d’opinion", comme on dit. A nos yeux, il est un paradoxe vivant illustrant la sclérose du débat politique en France. Laisser une telle personnalité se mettre durablement au service du racisme, du fascime et du FN serait un échec (de plus) de la gauche démocratique en France et du débat d’idées, qui procède trop souvent par anathème et excès de manichéisme. Nous ne serions pas à la hauteur de nos responsabilités si nous souscrivions purement et simplement à l’amalgame trop facile et trompeur : Dieudonné = Le Pen. C’est pourquoi si c’était à refaire (ou plutôt à laisser refaire), nous le referions, en veillant à ce que le dossier soit mieux préparé, pour ne pas laisser passer sans mise au point la référence à Soral, par exemple. Mais nul n’est parfait... comme nous nous disons parfois en écoutant certaines émissions de FPP.

Quelques jours avant son passage à Zalea, Dieudonné était invité sur France 3 dans une émission culturelle où il n’y avait aucun contradicteur. Après être venu dans nos locaux, dans ce débat pour le coup contradictoire - mais entendons-nous, perfectible - Dieudonné signait l’appel en faveur de la candidature de Bové : nous lui en avions appris l’existence. Souvenez-vous aussi de cette anecdote : il y a quelques années, Olivier Azam se faisait couper le micro en pleine émission sur FPP, alors qu’il y présentait le rendez-vous hebdo de Zalea TV, parce qu’il avait proféré un gros mot dans le cadre d’un pamphlet contre le ministre UMP François Fillon.

Les choses sont plus complexes qu’elles n’y paraissent... Et c’est bien cette complexité qu’il faut continuer à questionner sur nos antennes, sans tabou.

Amitiés solidaires, et rendez-vous pour l’émission de Zalea consacrée à ce débat le mardi 13 février à 20h, émission à laquelle vous êtes tous cordialement invités.

Le CA de Zalea TV


Charte Editoriale et Déontologique de Zalea TV :

Zalea TV est une association à but non-lucratif (loi de 1901) qui produit des programmes audiovisuels d’information et de création, et qui édite et diffuse une chaîne de télévision nationale généraliste de libre expression.

Zalea TV est indépendante de tout groupe associatif, politique, industriel, financier, philosophique ou religieux.

Zalea TV est également un service d’accès public éditorialisé, qui diffuse les programmes audiovisuels citoyens qui lui sont proposés par des particuliers et des associations, quelles que soient leur durée et leur qualité technique. Le seul critère de sélection de ce type de programmes est leur compatibilité avec la présente Charte éditoriale et déontologique, et avec les lois et règlements en vigueur. Ces programmes occupent un tiers environ du temps d’antenne de la chaîne.

Les raisons d’être de Zalea TV sont :
- la promotion du pluralisme et de la liberté d’expression audiovisuelle, sans concession aux pressions de l’économie de marché et au « télévisuellement correct »,
- la démocratisation de l’accès des citoyens et des citoyennes (sans critère de nationalité) et des organisations à but non-lucratif à l’expression, à la création et à la communication audiovisuelles,
- la lutte contre la censure et l’auto-censure audiovisuelle,
- le développement d’une création, d’une expression et d’une information télévisuelles radicalement alternatives à l’offre du service public et des chaînes privées commerciales, dans le cadre de l’émergence du Tiers Secteur Audiovisuel, dont Zalea TV se veut être une vitrine nationale,
- la déconstruction des codes de l’institution télévisuelle, la recherche de nouvelles formes esthétiques au service de nouveaux points de vue éditoriaux et artistiques,
- la transformation de la télévision, trop souvent facteur d’aliénation, en outil d’action et d’émancipation.

Zalea TV est ainsi un contre-pouvoir audiovisuel soutenant la production et la diffusion d’œuvres refusées, censurées, sous-exposées ou ignorées par les grosses chaînes, que ces œuvres soient réalisées par des "amateurs" ou par des "professionnels".

Zalea TV est attachée :
- à la défense des droits humains contre toute forme d’injustice, d’oppression et de discrimination,
- à la lutte contre les pratiques et les idéologies d’exclusion sociale, économique, financière, culturelle, raciale, xénophobe, homophobe et sexiste,
- à un développement planétaire maîtrisé, équitable et durable, orienté vers la recherche du mieux être humain,
- aux valeurs fondatrices de l’économie solidaire : engagement volontaire et désintéressé, générosité, solidarité, partage des ressources et des connaissances, priorité à l’utilité sociale et culturelle dans le choix des actions entreprises.

Zalea TV a ainsi vocation à être un espace de contestation et de subversion de l’ordre établi. Zalea TV favorise l’expression des différents groupes et courants socioculturels. Elle apporte une attention particulière à celles et ceux qui sont les plus exclus du droit d’accès à l’image. C’est pourquoi elle accorde une place importante aux programmes issus de la vie associative, des ONG, des mouvements d’éducation populaire et des collectifs informels issus des actions de terrain.

Zalea TV s’interdit toute complaisance vis-à-vis des centres de pouvoir et de décision, et toute connivence avec ceux qui les dirigent, afin de délivrer une information et une contre désinformation honnête.

Les équipes d’information et d’investigation produisant des programmes destinés à être diffusés par Zalea TV se conforment à l’ensemble des règles déontologiques régissant la profession de journaliste audiovisuel, notamment en vérifiant le bien fondé et les sources de l’information, et en présentant toute information incertaine au conditionnel.

Zalea TV valorise et contextualise les programmes qu’elle diffuse en les complétant, si besoin est, par des séquences d’accompagnement, de prolongement, de réactions et de discussion entre leurs auteurs et les spectateurs. Cette action pédagogique d’éducation critique à l’image et à ses enjeux est l’une des missions de Zalea TV.

Zalea TV s’interdit de vendre ou de donner ses programmes et ses images aux chaînes commerciales et de service public. Sa production n’est destinée qu’à circuler librement, en France et à l’étranger, au sein du Tiers Secteur Audiovisuel pour contribuer à son développement.

Par respect pour les téléspectateurs et pour les créateurs de programmes, Zalea TV ne pratique pas le remplissage à tout prix de son antenne en fonction de cases de programmation prédéfinies. Le temps de la télévision doit devenir le temps de la vraie vie. Et « les acteurs de la réalité doivent devenir les acteurs de la télévision ».

Choix éditoriaux, politique de production et de diffusion de Zalea Tv :

L’équipe de Zalea Tv est composée d’individus libres de leurs choix. L’individu prime sur le collectif, et non pas l’inverse. Il n’y a pas de comité de rédaction et donc pas de "rédacteur en chef"... pas de ligne éditoriale !

Chaque production ( reportages, emissions, films....) n’engage que son auteur, individuellement, dans les limites fixées collectivement par la charte éditoriale et déontologique de Zalea Tv

Par ailleurs, beaucoup des vidéos mises en ligne sur le site de Zalea Tv sont des cartes blanches données à des individus ou collectifs indépendants. L’accès à notre antenne est libre. C’est ce que nous appelons le libre accès public, composante fondamentale de toute chaîne de télévision libre.

Un membre de l’équipe n’a pas besoin de demander l’avis des autres pour mettre en ligne une vidéo. Personne ne peut s’y opposer à partir du moment où cette vidéo n’entre pas en contradiction avec la charte de Zalea Tv. Comme pendant les période de diffusion hertzienne et satellitaire, libre à qui le veut de réagir en proposant un autre point de vue à travers l’envoi d’une vidéo, ou en réagissant par un article sur le forum de chaque vidéo en ligne, par exemple...

Cette liberté individuelle peut parfois dérouter les observateurs les plus aguéris, mais la liberté d’expression implique de franchir à tout moment la frontière censée séparer "l’auteur" du "spectateur" . Que chacun s’exprime librement !


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