COMMUNICATION

Le Monde / mardi 18 janvier 2000


P. 19

(Le Sénat va se prononcer sur les relations entre Arte et France Télévision(

(Arte réussit moins bien en Allemagne)

Les chaînes « pirates » réclament des fréquences

LES TÉLÉVISIONS libres se sont signalées au bon souvenir des législateurs avant l'examen au Sénat, mardi 18 janvier, de la loi sur l'audiovisuel. A l'appel de la Coordination permanente des médias libres (CPML), une vingtaine de chaînes « pirates » ont diffusé, samedi 15 janvier, leurs émissions à travers la France pour réclamer « un tiers secteur audiovisuel ». La CPML souhaite que le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) attribue, dès maintenant, des fréquences aux télévisions libres sans attendre le numérique hertzien prévu, au mieux, fin 2001.

« Nous affirmons que les fréquences ne manquent pas et que seule une discrimination positive pourra aujourd'hui rééquilibrer le paysage audiovisuel français (PAF) », pointe les animateurs de la CPML. A l'appui de cette « nuit des télés libres », la CPML a aussi prévu d' « envahir » le Palais Bourbon. A l'invitation des députés Verts, la CPML et la Fédération nationale des vidéos de pays et de quartiers participeront à un colloque organisé, lundi 31 janvier, à l'Assemblée nationale.

Reprise sur les réseaux câblés
A Paris, Télévision Ouverte Partout (TOP tv) a choisi d'émettre, symboliquement, depuis le parvis des Droits de l'homme et des libertés au Trocadéro. TOP tv est dirigée par Michel Fiszbin, porte-parole de la CPML, ancien animateur de la radio Carbone 14 et cofondateur des chaînes Antène 1 et Télé Huit-Mont-Blanc. Pour lui, cette diffusion sur le canal 35, réservé au réseau Multivilles, est un coup de semonce. Top tv a prévu d'émettre 24 heures sur 24 dès la mi-février. Avec Top tv, M. Fiszbin parie sur « l'innovation et la création ». Il souhaite « retrouver l'esprit de Carbone 14 appliqué à la télévision d'aujourd'hui et sortir des chemins battus des grandes chaînes généralistes ».

Outre un canal hertzien analogique, M. Fiszbin « revendique aussi une reprise sur les réseaux câblés de Paris et d'Ile-de-France ». Selon lui, « les opérateurs du câble et du satellite devraient obligatoirement diffuser (must-carry) les chaînes locales associatives ». Pour financer les 5 millions de francs de budget annuel de Top tv, il table sur « le parrainage, le mécénat et sur le fonds de soutien à l'expression audiovisuelle d'accès public que devra créer la loi Trautmann ».