Tuyaux 
:
les filières CPML pour acheter un émetteur télé à bas prix


Cliquez pour découvrir
la Coordination

accueil soutiens presse

Colloque à l'Assemblée nationale
interventions de :

Guy Pineau Noël Mamère Alain Delhaise Christian Pradier Ondes Sans Frontières
Hervé Bourges

messages de :

Danièle Pourtaud Catherine Trautmann


La Coordination permanente des médias libres [CPML]
et la Fédération nationale des vidéos de pays et de quartiers (FNVDPQ), avec la complicité des députés Verts à l'Assemblée nationale,
ont organisé, le lundi 31 janvier 2000,
un colloque avec pour thème :

Le tiers secteur audiovisuel : un accès citoyen à la télévision

Un accès citoyen à la télévision
Danièle Pourtaud, sénatrice de Paris, Conseillère du 16e,
Secrétaire de la Commission des Affaires Culturelles

Je voudrais d'abord remercier les organisateurs de cette rencontre qui nous ont permis de consacrer une journée à mieux connaître le tiers secteur audiovisuel et échanger nos propositions pour lui reconnaître enfin sa juste place dans notre système audiovisuel national.

Le projet de loi sur l'audiovisuel vient d'être examiné au Sénat en première lecture. Je me propose de vous faire un rapide compte-rendu des principales dispositions qui ont été votées en faveur des télévisions locales associatives, et de relever les points qui restent en suspens et pour lesquels il nous faudra nous mobiliser à l'Assemblée Nationale comme au Sénat en deuxième lecture.

I - Avant toute chose je tiens à redire les raisons pour lesquelles il me paraît essentiel de garantir l'existence des télés locales associatives.

Alors qu'il y a aujourd'hui une abondance de chaînes, il est important qu'il y ait des programmes nouveaux et différents qui soient offerts aux téléspectateurs et non une répétition de mêmes programmes.

Alors que les chaînes thématiques de plus en plus spécialisées ont pour effet de fragmenter les publics et cherchent chez le téléspectateur une cible commerciale à vendre aux publicitaires et que les grandes chaînes publiques nationales ont pour mission de rassembler tous les Français autour de programmes généralistes, les télévisions locales rapprochent les citoyens en renforçant le sentiment d'appartenance à une région, un département, une ville ou un quartier. Elles réalisent un vrai travail de service public et de service au public. Les télévisions locales peuvent être un véritable instrument au service de notre démocratie.

Ce rôle peut d'ailleurs, me semble-t-il, être mieux rempli par des structures associatives, comme c'est le cas pour les radios, que par des structures commerciales, orientées vers le profit.

Le tissu associatif capable de produire est aujourd'hui très dense. Vous l'avez largement démontré ce matin. Le tiers secteur audiovisuel devrait avoir toute sa place dans nos régions, nos villes, nos quartiers, plus particulièrement à Paris, où s'aggrave l'individualisme, la solitude, la dualité sociale.

Le rôle du législateur est donc bien de répondre aux attentes du citoyen-téléspectateur et de garantir le pluralisme en matière de programmes locaux. Il se doit d'organiser les conditions juridiques et économiques de l'existence du tiers secteur audiovisuel.

II - C'est dans ce but qu'avec le groupe socialiste, j'ai présenté trois amendements, dont un seul a été voté par la majorité sénatoriale.

1) L'amendement qui a été adopté par le Sénat prévoit d'allonger de 6 à 9 mois la durée maximale des autorisations temporaires délivrées par le CSA, pour les services de radio et de télévision.
Comme vous le savez, les rares télévisions locales associatives qui ont pu émerger en milieu urbain ou rural n'ont pu obtenir que des autorisations provisoires, d'une durée de 3 mois maximum, renouvelables une seule fois. A Paris, je pense par exemple à Ondes Sans Frontières dans le XXème arrondissement qui a obtenu deux autorisations provisoires et à Télé bocal dans l'Est parisien qui a bénéficié d'une autorisation pour 3 mois, qui vient de se terminer il y a quelques jours.
Je ne m'attarderai pas trop sur cet amendement qui me semble secondaire par rapport aux deux autres. Il constitue certainement un progrès, plus particulièrement pour les télévisions et radios associatives en milieu scolaire et universitaire, où la demande est très forte. Une telle mesure permettra ainsi de faire correspondre la durée des autorisations au rythme annuel des étudiants.

2) Le second amendement vise à ouvrir aux associations le réseau hertzien terrestre.
Vous le savez comme moi, dans l'état actuel de la loi, seules les télévisions locales commerciales, organisées en société, peuvent bénéficier d'une autorisation de diffusion, délivrée par le CSA après appel à candidatures. Mon amendement permettait à l'autorité de régulation de délivrer des autorisations de diffusion à des associations sur le réseau hertzien analogique et cela pour une durée de 5 ans.
En fait, cet amendement a été rejeté car la majorité sénatoriale lui a préféré - oh surprise - celui du rapporteur de la Commission des finances, le sénateur BELOT, qui autorise les associations et les sociétés d'économie mixte à faire acte de candidature pour les autorisations de fréquences. Pour ma part, je reste sceptique sur les réelles motivations de la droite sénatoriale. En effet, l'amendement BELOT mélange ainsi deux types de projets sensiblement différents. Il y a, me semble-t-il, un risque réel que fleurissent les " télévisions monsieur le maire ".

3) Notre troisième amendement visait à créer un fonds de soutien aux télévisions locales associatives conventionnées par le CSA, sur le modèle de celui qui existe déjà pour les radios associatives depuis 10 ans. J'ai retiré cet amendement car la Ministre, si elle est favorable au principe d'un financement, souhaite se donner le temps de la réflexion sur le dispositif le plus adéquat.
Pour ma part, je pense qu'il y aurait vraiment une forme d'hypocrisie à donner le droit à l'existence au tiers secteur audiovisuel sans lui en donner les moyens.
Les télévisions locales associatives sont par nature non commerciales et à but non lucratif. Elles sont structurellement déficitaires, comme toutes les associations culturelles. Ainsi on peut imaginer que le budget moyen d'une télévision locale associative se situe entre 4 et 5 millions de francs, hors coût de diffusion. Il est clair qu'elles ne pourront survivre qu'avec l'apport d'un financement public important.

Nous devons tirer les leçons de l'histoire des radios libres, créées par la loi de 1982 sur la liberté de communication et qui, faute de financements, ont pendant des années été la proie des réseaux commerciaux. Grâce au fonds de soutien à l'expression radiophonique, ce sont aujourd'hui entre 400 et 500 radios associatives qui, sur l'ensemble de notre territoire, contribuent à la vie culturelle et à l'animation sociale, en milieu rural comme en milieu urbain.

Sans qu'il soit pour moi question de toucher aux financements des radios associatives, il me semble qu'une taxe du même ordre que celle appliquée à la publicité télévisuelle pour alimenter le fonds de soutien radiophonique pourrait permettre d'abonder un fonds pour les télévisions ; il suffirait de déplafonner le montant du chiffre d'affaire sur lequel s'applique la taxe radio.
Si, comme un certain nombre d'experts l'ont dit, ce sont près d'1,5 milliards de francs qui, avec la baisse de la publicité sur les chaînes publiques, seront ainsi transférés au secteur privé, je crois que nous pouvons effectivement en prélever entre 300 et 400 millions pour financer ces nouveaux espaces de liberté que seraient des télévisions locales associatives.

III - Je terminerai par un bilan rapide de ce qu'il nous reste à faire en seconde lecture pour assurer le développement durable du tiers secteur audiovisuel

- d'abord, affirmer une priorité pour l'attribution de fréquences aux télévisions associatives. Ceci sera particulièrement nécessaire lors du passage au numérique hertzien et peut être mis en oeuvre dès maintenant dans l'espace analogique, mais aussi sur les réseaux câblés comme l'a, à juste titre, imposé l'amendement d'Yves Cochet en première lecture à l'Assemblée.

- ensuite, mettre en place en deuxième lecture ou dans la loi de finances, un fonds de soutien aux télévisions locales associatives. J'ai fait à l'instant une proposition sur les modalités de financements de ce fonds. Je souhaite que nous puissions avancer aujourd'hui sur ce point. Je ne doute pas que mes collègues de l'Assemblée nationale ici présents conviennent aussi de la nécessité de financements publics pour les télévisions locales associatives.

Pour conclure, et en vous priant de m'excuser encore de n'avoir pu me joindre à vous aujourd'hui, je considère qu'étant donné l'importance que prennent les médias, soit radios, soit télévisions sans oublier l'Internet dans notre pays, il est essentiel que l'ensemble des composantes de notre société puisse trouver des espaces où s'exprimer.
C'est pourquoi je salue le travail fait par les organisateurs de ce colloque, même si je ne partage pas toutes leurs revendications. J'espère en tous cas que nous continuerons notre collaboration fructueuse.

Danièle Pourtaud, sénatrice de Paris, Conseillère du 16e,
Secrétaire de la Commission des Affaires Culturelles

 

Soutiens collectifs
Acrimed - Fédérer et libérer - ReZal404 - RHEA (Rassemblement pour une Humanité Equitable dans l'Avenir) - Avataria (webzine culturel de proximité) - Chiche, jeunes écolos alternatifs solidaires -  Tartalacrem, site sérieux qui ne se prend pas au sérieux -
Soutiens individuels  
Raoul Sangla (réalisateur) - Ch. Pradié (universitaire) - J. Ch. Champredonde - D. Blum (médecin) - Lex Larue (étudiant) - Claire Mellini (journaliste et cinéaste) - Serge Michot (étudiant) - Henri Maler (universitaire) - Pierre Botella (journaliste indépendant) - J.M. Manach (journaliste dépendant) - F.Mees (webmestre) - N. Magnan (réalisatrice) - P. Geneston (créateur multimédia) - Monique Richard - Philippe Le Guevel (musicien-citoyen) - Cédric Serras (auteur) - Rebecca Behar (poète) - Bernard Thomas (homonyme professionnel) - Georges Arthaud (vétéran des dynosaures informatiques) - Guillaume Hédouin (étudiant mitron campagnard) - Bernard Sasia (monteur) - Fanny Alamelle (vidéaste amateur, webmestre amateur, touche à tout professionnelle) - Pamela Denton (militante associative) - Frédéric Brenin (instituteur et internaute du dimanche) - Charlie AC!, écrivain public, Gironde - Charles Martin, écrivain public - Patrick de Haiku productions - J-Bernard Saxel, syndicaliste et webmestre - Lucile Fievet, informaticienne, salariée, étudiante et membre d'avril - Dazibao, Bruxelles - Meryem Marzouki, Iris - Eric Wurbel, doctorant en informatique - Brann Joly, étudiant-internaute - David Chapuis, webmestre - Jean-Luc Castellani, webmestre - Anne C., internaute libre - Eric Blum, étudiant et Grand Gibus - Nathan, webmestre indigné -
Eddy Mrasilévici, internaute attentif -

Vous approuvez
la déclaration mais vous n'êtes pas un média et vous ne représentez pas
un média ?

Vous pouvez aussi
soutenir notre démarche et nos actions
,

comme simple citoyen ou comme simple organisation citoyenne.

Écrire aux webmestres

Écrire à la coordination

Ils ont rejoint la CPML  
Ondes sans frontières - l'Insoumis - Télé bocal - TV moun matinik - Confédération des radios libres - Maintenant la lettre - La Vache Folle - Pour voir pas vu - altern.org - les Éditions gaies et lesbiennes - le Tigre de papier - l'Ornitho - le Mini rézo - Zapito - Don Quichotte - Voix populaire - 150 films à faire et à distribuer - Info-sud - Prochoix - la Riposte - @telier internet - Aldudarrak bideo - Fédération nationale des vidéos des Pays et des Quartiers - Télé Saugeais - Trégor vidéo - Télé Millevaches - Vidéon - Vidéo Paris XIII - Télé Pirate (Martinique) - Les Mutins de Pangée - Sans Canal Fixe - Canal Durance (Vidéosol) - Haro TV - les Éditions de l'Impossible - Périphéries - Agone Éditeur - Fluctuat.net - Disjonkte - TV Kréol - PRIMItivi - L'Organe Magazine - Le Bruit électronique - Télé Plaisance - Pagina - TV-Art.net - TV Sans Frontières - Aquitaine TV - Trégor.net - Radio TSF 88FM Calais - Ma Télé Multimédi@ - Les films du Crime et du Châtiment - L'Interdit - Le Soleil se lève à l'Est - Les Chroniques du menteur
Hors Les Murs (HLM) - Télé Cévennes - Radio Ici et Maintenant - Le Collectif Jeune Cinéma - Le Cinéma Nova (Bruxelles) - Le Scarabée - ScenTV (scènes de la vie locale) - Zinc  - Sans Façon - Anarchy99 - Matt Lechien - SANS - Pleine Peau - 

dernière mise à jour :
3 février 2000
- PDPV

 


Vous êtes perdu ? Premier forum des médias libres Déclaration des médias libres ... les CSAcrates à la l'antenne Plans, adresses, infos, etc. Messieurs les RG, faites votre sale boulot Coordination permanente (CMPL) Qui nous soutient Participer