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Colloque à l'Assemblée nationale
interventions de :

Guy Pineau Noël Mamère Alain Delhaise Christian Pradier Ondes Sans Frontières
Hervé Bourges

messages de :

Danièle Pourtaud Catherine Trautmann


La Coordination permanente des médias libres [CPML]
et la Fédération nationale des vidéos de pays et de quartiers (FNVDPQ), avec la complicité des députés Verts à l'Assemblée nationale,
ont organisé, le lundi 31 janvier 2000,
un colloque avec pour thème :

Le tiers secteur audiovisuel : un accès citoyen à la télévision

Pour des médias libres de quatrième type, par OSF

L'essentiel est invisible pour les yeux...

Etrangement, à l'aube de ce troisième millénaire, on a pu mesurer récemment les dégâts causés sur l'environnement naturel et humain par l'industrialisation effrénée du vingtième siècle ; modifications climatiques incontrôlées, pollutions catastrophiques de masse. Curieusement ces dégâts étaient annoncés, (prévisibles, prévus) et les états, les nations n'en ont pas, ou très peu, tenu compte, pressés sans doute qu'ils étaient par un hyperlibéralisme économique, assurément prédateur et violemment antihumaniste.

Si l'eau, la terre, l'air en ont été affectés, il est un autre domaine public universel dont on parle peu et qui pourtant est touché par le même fléau : "les ondes". Au cœur de la virtualisation des pensées, des cultures voire des économies, les ondes, numérisées, industrialisées à la vitesse éclair des convergences des grands groupes "hypermedia", risquent bien, si on n'y prend garde, d'être le lieu de "catastrophes" informationnelles, humaines, éthiques, esthétiques, politiques autrement plus graves qu'une marée noire ou une tornade.

Au moment où, en France, se discute une loi sur l'audiovisuel et se prépare une loi sur la société de l'information, les initiatives citoyennes ouvertes, communautaires, créatives, d'agencements collectifs de subjectivités interdiffusés, de fait au cœur d'une résistance à la diffusion unique d'une pensée marketing "one to one", doivent être considérées et entendues à leur juste place politique (prospective).

Les ondes ont depuis longtemps rythmé l'environnement, les vies privées, publiques, les œuvres des civilisations ; naturellement, l'éther, la lumière, l'eau, la terre ont vibré de leurs premiers cris de langage ; les rites religieux, les actes politiques, les opéras de la cité, de la tribu, ont ponctué en chants, tam-tams, gongs, appels, cloches, leurs vies quotidiennes, leurs histoires, leurs croyances. Les ondes sont pour les humains un bien naturel ancien, un territoire, un domaine, à la fois intime et public de leur vie en société.

Ainsi, quasi naturellement, ces ondes, bien naturel et public universel, sont au cœur de la "révolution" de la société de l'information qui traverse cette fin de siècle, au cœur de la convergence multimedia des industries des télécommunications, de l'audiovisuel, de l'informatique, au cœur de la financianisation des grands groupes, au cœur de l'accroissement du déséquilibre Nord/Sud, riches/pauvres.

Et ainsi ces ondes dont on parle si peu, informées, cybernétisées, régulées, sont au centre des enjeux, des manipulations des communications, des interactions, des corruptions, des "chaos", des images, des sons, des sens, des cultures, de la vie même, d'ici, d'à côté, et d'ailleurs, pour (le meilleur) des mondes meilleurs ?

Par câble sous nos trottoirs, sous nos océans, par propagation dans l'air que l'on respire, par diffusion satellite dans nos atmosphères, ces territoires d'ondes (Réseaux et Interréseaux) aux confins quasi illimités sont l'objet de tous les soins, de tous les espoirs, de toutes les convoitises des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication du Millenium ... et on en parle si peu !
Sont-ils navigables comme des océans ? Cultivables comme des terres ? Constructibles ? Gouvernables comme des vaisseaux ? Comme des empires ? Commercialisables ? Citoyennisables ?

Nous cacherait-on quelque chose ? De quoi s'agirait-il ? Est-ce de cela dont Monsieur Jospin parle en Août 99 : "...Une profonde mutation qui dépasse largement le champ technologique pour rejaillir sur notre économie, sur notre culture, sur notre société tout entière..." C'est vrai ! De quoi s'agit-il donc ?

"Quatrième Révolution capitaliste", disait le sommet de Davos, "Quantification du monde", ajoutait G. Soros, plus récemment JM Billaut (l'Atelier de Paribas) prédisait une modification profonde du paysage de l'économie politique sur la base de la loi de Moore et de la loi de Metcalfe (1). J. Ralite, sénateur de Seine-Saint-Denis, après son expérience dans le Metafort d'Aubervilliers affirme : "... Ils ne veulent ni plus ni moins que notre tête...", plus anciennement Einstein avait prédit : "Il y a trois bombes : la bombe nucléaire, la bombe informationnelle et la bombe démographique."

Ne savait-on pas ? L'ignorait-on ? Pourtant P. Virilio avait parlé de "catastrophe informationnelle", P. Quéaux de l'emprise mondiale de la "dorsale télécom américaine", D. Duclos de "privatisation de l'intimité"... De quoi s'agit-il ?

S'agirait-il d'un mauvais roman de science fiction où l'on verrait M'sieur Arvouel concevoir en temps réel et en pensée, grâce à sa puce neuronale intégrée, des hyperspectacles interactifs globaux, ou M'dame Caupernique jouer sur toutes les places boursières de la même façon tandis que dans le même temps le jeune Zapda continue à lire dans le ciel les signes des ancêtres, des dieux, et sur la terre les catastrophes sociales, à la merci de quelque résidu de guerre coloniale ou de guerre commerciale des nouveaux empires ? S'agirait-il donc également d'audiovisuel, de convergence ?

Parlons-en de cette convergence télécommunicante de progrès quand celle ci s'inscrit dans l'aggravation de la situation qui fait déjà qu'en un siècle les plus pauvres sont plus pauvres, plus vite, et plus nombreux, tandis que les plus riches le sont davantage, et plus vite ! Ne dit-on pas que le progrès ne vaut que s'il est partagé par tous (2) ?

Ainsi, lorsque l'on considère les taux faramineux de développement capitalistiques des gros opérateurs multimedia américains et la place centrale prise par les financiers américains dans la convergence multimedia européenne, peut-on sérieusement croire à une équitabilité des "échanges" humains et comment les états, les hommes politiques peuvent-ils encore résister à de telles pressions écopolitiques (3) ?
Peut-on s'étonner encore des chaos naturels, météorologiques, humains, sociaux, politiques, locaux, globaux ainsi engendrés ?
La France de la cohabitation porterait-elle une politique différente ?

Dans les années 90, Canal+ se Vivendise et Vivendi double son chiffre d'affaires en moins de dix ans (grâce aux marchés publics ?) ; l'étendue de ses pouvoirs sur les médias et les industries de "la vie", son alliance Internet avec AOL et son récent rapprochement avec Lagardère group n'en font-ils pas une menace pour la diversité culturelle ?
Dans les mêmes années 90, le plan et les réseaux câbles initiés par France Télécom sont jugés non rentables. Pourtant, un peu plus tard, les groupes UPC et NTL rachètent quelque vingt pour cent de part de marché du même câble, multipliant ainsi le prix de la prise par dix !, faisant par là-même et après coup "crier ici et là au loup" "de l'entrisme américain" en France.
Par ailleurs, France Télécom partiellement privatisé double son capital en deux ans et n'a pas mis en œuvre le milliard de francs de 1998 qu'il devait consacrer au développement du Service Universel, c'est-à-dire des usages sociaux de la convergence ! Sont-ce là des signes d'une réelle prise en compte des intérêts publics ?

De quoi s'agit-il donc ? De quel nouveau "Paradigme", comme disent les intellectuels... de gauche ?

S'agit-il du bradage par l'État de nos pensées, de nos imaginaires, des sons, des sens, des valeurs, virtualisés, mis en ondes, quantifiés, interactivés, hyperspectacularisés (avec "gondoles" d'appel comme dans la grande distribution, et redondance de l'escroquerie sur le sens même du mot "gondole" !) ? Nos ondes de vie donc, ("l'information c'est vous qui la vivez, c'est nous qui en vivons", J.E.Moustik), conquises, taylorisées (My taylor is rich), quantifiées, recomposées en territoires de spectres privés à Fréquences industrialisées (4)...

Dans ce mouvement global local rapide et férocement prédateur, alors que les instruments de régulation pourtant récents (CNIL, CSA, ART, etc.) se trouvent plutôt débordés, comment une loi sur l'audiovisuel et une loi sur la société de l'information, curieusement séparées, pourraient-elles ne pas tenir compte, susciter, encourager, soutenir, les initiatives citoyennes, associatives, coopératives indépendantes ?

Et pourquoi la République traite-t-elle de façon aussi méprisante les efforts citoyens indépendants sur le front de la Cyberculture d'accès public, comme une sorte de " trou noir " de l'information, de la politique, de la création, de la vie, permettons-nous un instant d'imaginer...

Imaginons qu'une volonté politique existe et porte fortement au seuil du millénaire le développement de centaines, de milliers d'OSF, de TV Bocal, de TV Plaisance, d'Altern.Org... des centaines, des milliers, de coopérateurs multimedia interactifs, de proximités, d'associations, de communautés, de créations, d'éducations, de recherches comme autant de laboratoires "sociaux" du futur (5) ?

Imaginons leur inscription forte dans la loi, un fonds de soutien équitablement abondé ; les énergies, les intelligences sont au rendez-vous, et l'accroissement rapide de la richesse des opérateurs de communication doit permettre à la réelle diversité cyberculturelle que représentent ces médias libres d'exister.

En 1995, le chiffre d'affaires de la Publicité en France (dépenses annonceurs selon l'INSEE) était de 152 milliards de Francs (hors media compris) et en 1998 les réseaux de diffusion utilisant le domaine public des ondes, par bandes hertziennes, câble télécommunication, satellite, drainait un chiffre d'affaires de plus de 200 Milliards. Un pour cent de ces sommes seulement permettrait à des centaines de dispositifs multimédia de vivre, croître, prospérer, et générerait plusieurs milliers d'emplois : emplois prospectifs, de haute qualification, de création et de convivialité, (création de programmes, de logiciels, d'interaction sociales inédites).

L'introduction du numérique ne doit pas être le masque idéologique de l'enrichissement mercantile de quelques grands groupes, sans développement équitable par ailleurs de nouveaux langages média et postmédia, de nouveaux agencements collectifs de subjectivités créatives. Refusons dans tous les cas l'exclusion d'une société de l'hyperspectacle qui voudrait nous nicher dans les "cages à poules" modernes d'un virtuel "compressé", y compris en personnel, "décalqué" sur un dix-neuvième siècle foncièrement antipopulaire et "augmenté" de sa vitesse d'accroissement d'inégalités.

Christian Bourdin, Michèle Rollin, Ondes sans Frontières

1) SM Billaut, dans la très sérieuse revue du CIEC, nous livre les clefs de ce nouveau système écopolitique. Loi de Moore : les processeurs d'information doublent de capacité de traitement tous les 18 mois. Loi de Metcalfe : chaque nouveau noeud d'un réseau augmente la richesse de l'ensemble du réseau plus que proportionnellement.

2) Rapport des Nations Unies sur le Développement Humain, 1999 : Le rapport du revenu par habitant entre le pays le plus pauvre et le pays le plus riche était de 1 à 2,5 en 1870, de 1 à 20 en 1992. Entre 1994 et 1998, la vitesse d'enrichissement des 200 plus riches de la planète a été multipliée par 2. En 1996, quand au Canada, on dénombre 602 téléphones, 709 téléviseurs, 26 fax, 243 PC pour 1000 habitants, au Bangladesh, il n'y a encore que 3 téléphones et 7 téléviseurs pour 1000 habitants. Ni fax, ni PC !

3) La suprématie américaine sur les contenus audiovisuels, sur les logiciels et les navigateurs n'étant bien sûr plus à prouver, rappelons qu'en outre, en 1998, 49,6 % des ventes des 100 premières entreprises de la filière électronique sont américaines en 1999, les 13 premiers opérateurs de télécom sur Internet sont américains (un tiers des connexions 4 et 93 % des connexions asiatiques vont vers les USA). En 1999, 51,7 % des banques sur Internet sont américaines.

4) Un des buts annoncés de l'introduction du numérique terrestre (TNT) n'est-il pas de libérer 100 Megahertz de la bande audiovisuelle pour les télécommunications ? Ces 100 Megahertz rapporteraient 50 milliards de francs sur la base du GSM de 1995.

5) Pour mémoire, le mouvement des radios libres du début des années 80, a permis à la fois à NRJ d'entrer sur le marché, et à une autre forme de radio de se dire : les radios associatives représentent un chiffre d'affaire de 250 millions de francs, 1.500 emplois dont 300 journalistes encartés.

 

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Acrimed - Fédérer et libérer - ReZal404 - RHEA (Rassemblement pour une Humanité Equitable dans l'Avenir) - Avataria (webzine culturel de proximité) - Chiche, jeunes écolos alternatifs solidaires -  Tartalacrem, site sérieux qui ne se prend pas au sérieux -
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dernière mise à jour :
15 février 2000
- PDPV

 


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