You are trying to access Zalea Tv Official WebSite using a deprecated browser for MAC OS.
Please install another brower like Firefox


Vous essayez d'accéder au site web officel de Zalea Tv via un navigateur obsolète pour MAC OS.
Veuillez installer un autre navigateur type Firefox

CQFD : "Appel à l’Insurrection", Février 2004


CQFD



CQFD

LEHAINEUX PIQUE SA CRISE

APPEL À L’INSURRECTION !

Publié dans le n°9 de CQFD, février 2004.

Je m’étais promis de ne plus jamais écrire dans un journal assez con pour me publier. Et voila que CQFD me fait rechuter après dix années d’abstinence complète. Alors, à partir de maintenant, je n’aurai de cesse de me faire virer de ce canard de merde. Radicalisation de la résistance active ! Au feu le boulot ! En quel temps vivons-nous ? En un temps de travail forcé, malgré des remises de peine conditionnelles. Nous sommes les forçats du marchandisme, religion de tous les Etats, avec son dieu Argent, sa Sainte Trinité « Travail, Production, Consommation », et son fétichisme d’un monde où tout s’achète et tout se vend, notre force de travail en premier lieu. Nous le savons depuis Marx, et nous continuons, dans ces colonnes aussi, à gémir contre les plans sociaux pourtant libérateurs, à manifester pour un capitalisme à visage humain, à mendier à nos geôliers un peu de rab de soupe à la grimace dans nos écuelles percées, à défendre nos droits et notre dignité de bagnard. Nous devons boycotter le travail salarié pour l’abolir et considérer le chômage comme une aubaine, un nirvana (chômer : du grec kauma, se reposer par la chaleur). Il ne suffit pas d’encenser le film Attention Danger Travail, il faut avec le génial et prophétique cinéaste Pierre Merejkowsky proclamer à la face du beau monde : « nous ne voulons pas de travail, nous voulons de la liberté. » Et il ne suffit pas de donner des raisons d’agir, il faut agir. Il ne s’agit plus de citer Le Droit à la paresse de Lafargue en se pâmant, il s’agit d’être paresseux [1]. Il ne s’agit plus de se contenter du RMI, il s’agit de se servir selon le principe édenien : « de chacun selon ses envies, à chacun selon ses besoins. » Tous au chômage et saturons les dispositifs d’aide et de redistribution, faisons exploser les statistiques et imploser l’honteux pacte social, dévalisons les Restos du Cœur, le Secours Kato et l’Abbé(tissant) Pierre, redécouvrons les joies du camping et du bidonville, chauffons-nous au bois des Parcs et Forêts, et ne confondons plus la pauvreté et la misère. Glandons et glanons sur les décombres de l’agriculture intensive et des élevages industriels. Ne pleurnichons pas, détroussons. Car en quel temps vivons-nous vraiment ? En un temps où le développement durable est devenu un concept chiraco-dominant, avec secrétaire d’État politiquement hyper-correcte, avec charte éthique des entreprises dégoulinante de bons sentiments démagos, avec méthode managériale de remotivation des ressources humaines, avec publicité de Carrefour nous souhaitant une année 2004 « plus respectueuse de notre environnement et plus solidaire » et nous appelant à « mieux consommer, c’est urgent, pour que la consommation soit une source de progrès pour tout le monde », avec publicité d’Auchan-la-vie-la-vraie nous rappelant que « vivre mieux, c’est avoir la liberté de faire des choix, des vrais », par exemple entre pomme verte et pomme rouge, avec publicité pour « vivrensemble grâce à RTL », la radio fétide... Ils sont d’une indécence, ces salopards ! La gamme complète des vaselines altermondialistes vole à la rescousse de la grande entreprise d’entubage global. Profusion, confusion, fusion et effusion des Forums, Porto Alegre devient le réservoir à idées de Davos. Cherchez l’erreur. Elle réside en ceci : pour les pays riches, le seul régime qui vaille est le régime maigre, celui de la décroissance forcée. Et pour les pays pauvres, le seul avenir qui vaille est de le rester, sans complexe, la tête haute, tout en tapant dans nos caisses pour éradiquer les poches de misère, tel Diogène le Cynique nous pissant à la raie.Très bien, me direz-vous, mais concrètement, on fait quoi ? Pour briser les chaînes de notre asservissement volontaire, commençons par briser nos chaînes de télé, nos chaînes de supermarché, nos chaînes de fast food et nos chaînes de montage. Et rien de mieux pour briser menu que le magnifique marteau, celui qu’on a tous à la maison. Les ordures non recyclables ? On les incinère, simple mesure d’hygiène mentale. Les postes de télévision et les voitures en premier lieu, ces caisses poubelles que les gens laissent traîner n’importe où. Mais oui, il faut être logique : on ne peut pas à la fois accuser la voiture de tous les maux et condamner les mômes qui y foutent le feu de joie. Et brûlons aussi les cravates, les prospectus publicitaires et les journaux de programmes télé, car la tronche arrogante des ordures emPAFées en train de se consumer à petit feu réchauffe le coeur. L’opération de rackettage des pauvres par cette garce de Sainte Bernadette Pleine aux As constitue une insulte au peuple ? On accueille le train de France Télécom à coups de pierres. Et de très nombreuses manifestations narguogènes peuvent ainsi être caillassées sans retenue. En inventant l’Intifada contre l’oppression, ce sont les gosses de Palestine qui nous ont donné l’exemple. Les symboles de l’ordre marchand nous exaspèrent ? Taggons et graffons les panneaux publicitaires, cessons de payer les transports en commun, cassons les caméras de surveillance, squattons les espaces sanctuarisés au nom du profit et de la sacro-sainte propriété. Les actions commandos des groupuscules spécialisés sont duplicables à volonté, leur savoir faire est en circulation libre. Dès qu’on est plus de cinq, on est une bande Molotov. Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? Des marteaux, des pierres, des allumettes et des graffeurs, voilà les armes de destruction massive de l’insurrection permanente. Sabotage et barbouillage sont les mamelles de la subversion. Verve, virulence, imprudence, insouciance, irresponsabilité revendiquée et débilité assumée, telle est notre bonne humeur. Et elle est esthétique, assurément, parce que nos vies ainsi conçues seront des chefs d’œuvre. Nous voulons rire sans entrave, et rien d’autre. Victor Lehaineux [1] Si vous voulez vous entraîner, la télé libre et censurée Zalea TV organise et médiatise un Grand Concours de Paresse


Auteur(s) : Presse